S’immerger dans le joyeux Paris de Boilly au musée Cognacq-Jay

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© Olympe Guillard-Pellerin

Jusqu’au 26 juin 2022, l’exposition ‘’Boilly, Chroniques parisiennes (1761-1845)’’ du musée Cognacq-Jay nous fait découvrir un artiste remarquable, quoiqu’injustement méconnu. Dans le Paris du XIXe, il croque son époque pour en brosser un portrait intime.

Subtil observateur de ses contemporains, Boilly s’amuse à les dépeindre dans leurs manies, grimaces et travers. On se l’imagine bien dans la figure de l’artiste flâneur, qui au gré de ses déambulations dans les lieux animés parisiens, se plaît à contempler les passants grognons, un vieil ivrogne au fond d’un café, les pressés à l’entrée d’un théâtre... L’artiste s’évertue alors à les saisir dans leur plus grande exactitude, nous partageant ainsi l’objet de ses amusements. Des détails malicieux s’offrent à notre regard, comme avec L’Arrivée d’une diligence où une nourrice mouche un enfant.

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© Musée du Louvre, Paris

Finalement, le divertissement ne se trouve pas au théâtre ou à l’opéra mais dans les rues parisiennes. Dans le tableau L'entrée du théâtre, Boilly ne représente pas la pièce de théâtre mais le spectacle qui se joue au moment d’entrer dans le bâtiment.

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© RMN Grand Palais / Philippe Fuzeau

Boilly élabore un nouveau format de portrait : c’est le portrait de poche qui, par son succès, deviendra l’ancêtre du photomaton. Dans une peinture formatée (pose identique en buste face de 3/4, sur un fond noir, dans un format de petite dimension), le portrait est saisi en deux heures par l’œil acéré du peintre. L’artiste comprend l’opportunité financière qu’offrent ces petites commandes : pendant plus de trente ans, on se presse dans son atelier pour se faire tirer le portrait.

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© Olympe Guillard-Pellerin

Une autre de ses stratégies commerciales consiste à inscrire son adresse sur ses œuvres en trompe-l’œil. Ces dernières, magnifiquement réalisées, démontrent sa virtuosité technique. Dans le tableau Trompe-l’œil aux cartes et pièces de monnaie, parmi les plumes, cartes et pièces de monnaie, vous pouvez retrouver un papier sur lequel son adresse est inscrite, faisant ainsi office de carte de visite.

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© Palais des Beaux-Arts, Lille

De la même manière, vous pouvez retrouver son adresse dans le coin inférieur gauche de ce Christ en croix !

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© Christie’s

A travers ces nombreux portraits (plus de 5 000) et scènes anecdotiques se compose une description de ce Paris du quotidien de Boilly, révélant une société en pleine mutation, qui voit le fleurissement de la modernité et l’essor du divertissement.

Informations pratiques
🗓 Jusqu’au 26 juin 2022 .
💸 Tarif réduit : gratuit / Plein tarif : 8 €.
📍 Où ? Musée Cognacq-Jay. 8 rue Elzévir, 75003 Paris.